Avoir un chiot comme Titi (lire l’article précédent), c’est une belle aventure mais ça peut être :
- Un véritable casse-tête : comment m’organiser ?
- Épuisant : c’est pire qu’un môme !
- Frustrant : je pensais qu’il serait calme
- Déstabilisant : le matin et/ou le soir, il se TRANSFORME
- Une course contre la montre : qu’est-ce que ce sera quand il sera adulte ?
Chiot, Titi était un être démoniaque !
Il s’avère que nous sommes souvent dépassés par les événements.
Même si son apparence, souvent proche de celle d’une petite peluche, est très attirante pour notre imaginaire, aussi « mignon et adorable » que semble être un chiot, il s’agit déjà là d’un individu à part entière avec des besoins et des attentes.
Ainsi il est dans la nature du loulou à chercher continuellement à interagir avec l’humain et l’aspect du bébé chien représente la plupart du temps un piège : il peut exprimer des mauvais comportements par notre faute.
Par conséquent, nous allons expliquer comment se comporter avec un chiot (en prenant toujours l’exemple de Titi) afin qu’il grandisse dans les meilleures conditions pour lui éviter des troubles du comportement.
Ce qu’il faut savoir sur Titi le bébé chien
Adopté à 3 mois (un chiot est légalement adoptable à 2 mois), il ne suffisait pas de nourrir et de caresser Titi pour l’élever correctement.
Aussi prendre un chiot a été à la fois une responsabilité et un engagement.
Titi avait soif d’expériences nouvelles et riches, il avait besoin d’apprendre au quotidien pour rapidement trouver ses repères.
Cela dit, il était essentiel de créer un lien avec lui avant même de commencer à le sortir dans différents milieux, et ce pour au moins deux raisons :
- je devenais son référent et, en situation de stress, il était capable de me faire confiance
- je pouvais commencer avec les défis présents dans la race (chien de chasse : je lui ai rapidement appris à maîtriser le rappel)
De la période juvénile à la puberté les apprentissages ont continué d’agir sur la personnalité future de Titi.
Période juvénile :
- Petite race : jusqu’à 5 à 8 mois
- Grande race : jusqu’à 11 mois
Puberté :
- Petite race : entre 6 et 9 mois
- Grande race : entre 12 à 24 mois, voire 36 mois
Ainsi après avoir appris les signaux de communication avec sa mère et sa fratrie ou au contact d’autres chiens, le chiot Titi s’est adapté à ses congénères et a affiné ses postures mais pas seulement…
La socialisation secondaire, quèsaco ?
Celle-ci fait référence à la période après l’adoption, lorsque le chiot est introduit dans son nouvel environnement et doit apprendre à interagir avec les humains, les autres animaux et son environnement de manière positive.
Durant cette phase, les expériences vont être marquantes.
Pour une socialisation secondaire réussie, voici quelques conseils que j’ai suivis pour Titi :
- Progression graduelle : introduisez votre chiot à son nouvel environnement de manière PROGRESSIVE en limitant les nouvelles expériences au départ et en les augmentant progressivement au fur et à mesure que votre chiot gagne en confiance.
- Rencontres avec les humains : exposez votre chiot à différentes personnes de tous âges, sexes et apparences. Encouragez les rencontres positives en demandant aux personnes d’offrir des friandises, de jouer calmement et de le caresser avec douceur. Cela aidera votre chiot à associer les interactions humaines à des expériences agréables.
- Présentation d’autres animaux : si vous avez d’autres animaux de compagnie à la maison, supervisez attentivement les interactions initiales entre le chiot et les autres animaux. Permettez-leur de se rencontrer progressivement, en utilisant des barrières de sécurité si nécessaire. De même, organisez des rencontres contrôlées avec d’autres chiens bien socialisés et calmes tout en privilégiant la qualité à la quantité.
- Exposition à différents contextes : amenez votre chiot dans différents endroits, tels que les zones piétonnes, les centres commerciaux, près d’un parc canin (où il y a peu de chiens et en restant prudent), visitez le vétérinaire sans raison. Cela aidera votre chiot à s’habituer à différents sons, odeurs, textures et stimuli environnementaux.
Et encore
- Sensibilisation aux bruits : exposez votre chiot à une variétés de sons tels que des voitures, des aspirateurs, des appareils électroménagers, des klaxons, etc. Commencez par des sons doux et augmentez progressivement le volume. Associez ces sons à des expériences positives en récompensant votre chiot avec des friandises ou des caresses lorsqu’il réagit calmement.
- Habituation aux enfants inconnus : allez près d’une école en respectant la distance, il est inutile de rentrer en contact.
- Par ailleurs, pratiquez la manipulation : tout en jouant tirez-lui gentiment les pattes, les oreilles, caressez-le de la tête à la queue, renversez-le avec douceur, ainsi quand il ira chez le vétérinaire il sera habitué aux manipulations
- Éducation et socialisation continue : voir l’école des chiots, notamment (Saison 3 à suivre).
Bref
Soyez patient avec votre chiot pendant le processus de socialisation.
En outre, il ne faut pas oublier que chaque chiot a son propre rythme d’adaptation.
Encouragez-le constamment avec des récompenses, des éloges et des câlins pour renforcer les comportements positifs.
Enfin, la socialisation secondaire est essentielle pour aider votre chiot à devenir un chien équilibré, confiant et amical.
Plus vous exposez votre chiot à des expériences positives et variées pendant cette période, plus il sera susceptible de développer de bonnes compétences sociales et de s’adapter à différents environnements.
Pourquoi socialiser maintenant le bébé chien ?
Le chiot est comme une éponge, son cerveau enregistre toutes les nouvelles expériences : les bonnes comme les mauvaises.
Pour avoir un chien confiant qui aura une facilité à s’adapter en toute circonstance.
Pour avoir un chien sain et sécuritaire.
ATTENTION ! Une socialisation tardive entraîne des conséquences comme :
- la peur
- l’agressivité
- les aboiements
- la morsure
- un chien méfiant, inquiet à la moindre nouveauté
Dans ce cas, l’intervention rapide d’un éducateur canin comportementaliste sera indispensable pour éviter que les troubles du comportement s’aggravent.
En un mot
Ne vous fiez pas aux dires des uns et des autres, prétendant qu’avec leur chiot tout a été simple et intuitif.
En effet, ce n’est pas leur chiot que vous vous apprêtez à adopter mais bien le vôtre, que ni vous, ni les personnes de votre entourage ne connaissent encore.
Une socialisation réussie consiste à prévenir les problèmes de comportement avant même qu’ils ne fassent leur apparition.
La prochaine fois je vous conseillerai sur les conditions d’accueil optimales, les besoins et l’éducation du chiot.
Christine Malenfant éducateur canin comportementaliste canin et félin