Cohabitation entre un chien et un chat ou comment accueillir un nouveau compagnon à quatre pattes
Qu’il s’agisse d’un chien ou d’un chat, c’est un peu comme inviter un colocataire surprise.
D’un côté, on espère qu’il s’entendra à merveille avec le résident actuel.
De l’autre, on sait aussi qu’il pourrait y avoir quelques discussions animées… et peut-être quelques poils dans l’air.
En effet, chaque animal a son petit caractère et parfois un ego qui ferait pâlir un lion.
Ainsi, autant dire que cette rencontre peut ressembler à une émission de télé-réalité, avec des épisodes d’enthousiasme, de méfiance, et (on l’espère !) un final heureux.
Toutefois, évitez de vous inquiéter car avec une approche bienveillante et un peu d’organisation, vous pouvez transformer cette cohabitation en une expérience enrichissante pour tous.
Il suffira de prendre le temps de bien gérer les premières étapes, de faire preuve de patience et de suivre quelques conseils simples pour que votre chien et votre chat trouvent leur équilibre et cohabitent paisiblement.
Ce guide est là pour vous aider à mettre toutes les chances de votre côté pour qu’ils vivent ensemble
Dans ce guide, trouverez des conseils pratiques et des astuces éprouvées pour éviter les drames, poser les bases d’une relation harmonieuse et, par conséquent, peut-être même découvrir que votre nouveau duo poilu peut devenir un vrai tandem de choc.
Après tout, même les chiens et les chats peuvent finir par jouer dans la même équipe… à condition de leur offrir un peu de coaching et beaucoup de patience !
Préparer l’arrivée du nouveau venu
Avant même que la nouvelle bestiole arrive, plusieurs préparations sont nécessaires pour garantir une transition en douceur.
Tout d’abord, aménagez des espaces séparés : prévoyez une zone de confinement temporaire pour le nouvel arrivant, comme une pièce séparée, afin de lui permettre de s’acclimater en toute sécurité.
Ensuite, adaptez les ressources pour éviter tout conflit.
Multipliez les points de nourriture, d’eau et les zones de repos pour éviter les tensions autour des ressources.
Par exemple, pour votre chat, ajoutez des endroits en hauteur comme des arbres à chat ou des étagères qui lui offriront des refuges supplémentaires et des espaces de détente.
En complément, diffusez des phéromones pour réduire le stress.
À ce sujet, des diffuseurs comme Feliway® pour les chats ou Adaptil® pour les chiens peuvent s’avérer utiles.
Cela dit, j’ai pu constater que ces solutions fonctionnent parfois très bien mais, d’autres fois, elles peuvent être moins efficaces.
Les premières rencontres : progression en douceur
Étape 1 : Familiarisation olfactive
- Échange des odeurs : avant tout contact direct, prélevez leurs phéromones faciales (joues pour le chat ; joues, menton ou museau pour le chien) à l’aide d’un petit tissu ou d’un disque à démaquiller et faites-le sentir pour qu’ils s’habituent à l’odeur ou laissez-le à disposition.
- Objets partagés : introduisez des objets ayant l’odeur du nouvel arrivant dans les espaces de l’animal résident.
Étape 2 : Rencontres visuelles à distance
Une fois que vos animaux se sont familiarisés avec leurs odeurs respectives, il est temps de passer à la première rencontre visuelle.
Toutefois, pour éviter tout stress inutile ou réaction imprévisible, cette étape doit être encadrée et progressive.
- Barrière physique, une sécurité essentielle : utilisez une barrière pour bébés, une grille ou une porte entrouverte pour permettre aux animaux de se voir sans contact direct.
- Associations positives, créer un environnement agréable : offrez des friandises ou jouez avec eux pendant ces interactions pour créer une expérience positive. Utilisez un ton de voix calme et encourageant pour renforcer leur confiance
Étape 3 : Interactions supervisées
- Durée courte : les premières interactions doivent être brèves et sous haute supervision.
- Laisser le choix : permettez à chaque animal de s’éloigner s’il le souhaite.
- Surveillance des signaux : soyez attentif à leurs signaux de communication.
Favoriser une cohabitation paisible
Gestion des espaces et des ressources
- Zones sécurisées : chaque animal doit avoir un espace où il peut se retirer au calme.
- Dédoublement des ressources : placez gamelles, bac à litière et couchages dans différentes zones pour éviter les conflits.
Routines structurées
- Ensuite maintenez une routine prévisible pour les repas, les promenades (pour les chiens) et les moments de jeu.
Renforcement positif
- Récompensez les comportements calmes et amicaux entre les animaux.
- Et abstenez vous de punir les comportements agressifs, préférez rediriger l’attention et gérer l’environnement.
Reconnaître les signaux de communication
- Regard fixe, grognements, oreilles en arrière ou posture tendue sont par exemple des signes d’inconfort.
- Sifflements, queue qui fouette, poils hérissés, ou isolement excessif indiquent du stress.
Dans l’éventualité de problèmes persistants, consultez un comportementaliste canin et félin pour un accompagnement adapté.
La patience : la clé du succès
Chaque animal a son propre rythme pour s’adapter, et parfois, ce rythme ressemble plus à un slow que vous ne l’auriez imaginé.
De ce fait, une introduction réussie ne suit pas un calendrier universel.
En effet, elle peut prendre quelques jours pour les plus sociables, plusieurs semaines pour les plus prudents, ou même s’étendre sur une période qui vous semblera interminable si votre nouveau duo préfère cultiver l’art du suspense.
Quoi qu’il en soit, ce temps n’est jamais perdu : c’est une période d’apprentissage, d’observation et surtout de construction d’une relation unique.
Par ailleurs, respecter ce processus, c’est accepter que votre patience soit parfois mise à rude épreuve – entre un chat qui observe l’intrus du haut de son trône (votre étagère) et un chien qui tente des approches plus ou moins subtiles.
Cependant, cette patience est la clé pour préserver la paix familiale et permettre à chacun de trouver sa place dans ce nouveau schéma.
Ainsi avec une approche douce, progressive, et beaucoup d’amour, votre chien et votre chat peuvent apprendre à cohabiter.
Ils développeront une relation qui, bien qu’un peu tumultueuse au départ, deviendra un véritable atout pour votre foyer.
Et le résultat final ?
En somme, un foyer vivant, animé, où les câlins (ou, au moins, les siestes côte à côte) sont monnaie courante… bien sûr, uniquement quand leurs majestés le décident !
Sources :
Feuerstein, N., & Terkel, J. (2008). Interrelationships of dogs (Canis familiaris) and cats (Felis catus) living under the same roof.
Amat, M., Camps, T., & Manteca, X. (2016). Stress in owned cats: Behavioural changes and welfare implications.
Frank, D., Beauchamp, G., & Palestrini, C. (2010). Systematic review of the use of pheromones for treatment of undesirable behavior in cats and dogs.
Pongrácz, P., Miklósi, Á., Dóka, A., & Csányi, V. (2005). Successful application of social learning in dogs and its effect on learning behavior.
Bradshaw, J. W. S., & Cook, S. E. (1996). Patterns of pet cat behavior at feeding occasions in the home.
Rochlitz, I. (2005). A review of the housing requirements of domestic cats (Felis silvestris catus) kept in the home.
Christine Malenfant éducateur canin comportementaliste canin et félin