Pour mieux me connaître… et comprendre mon métier

Education canine : un métier, une vision du lien humain-chien

Une étape trop souvent négligée

Quand on évoque l’éducation canine, on imagine souvent des séances d’obéissance (auxquelles je préfère des séances d’apprentissage), des récompenses bien méritées et des progrès visibles.

Cependant, cette vision omet une étape fondamentale, souvent négligée, qui joue un rôle essentiel dans la qualité de la relation entre l’humain et son chien.

Observer avant d’agir

Avant toute chose, il est crucial de prendre le temps d’observer son chien, de décrypter ses réactions, de repérer ses signaux et d’identifier ses besoins profonds.

En effet, cette étape d’observation est un véritable socle sur lequel repose une éducation personnalisée et respectueuse.

Trop souvent, on cherche à corriger un comportement sans en comprendre l’origine.

Or, un chien communique en permanence : posture, regard, mimiques faciales, déplacement, immobilité…

Aussi, chaque geste en dit long sur son état émotionnel.

Savoir lire ces signaux, c’est déjà entrer dans une forme de dialogue.

L’humain, vecteur de confiance

Cela dit, l’éducation canine ne concerne pas uniquement le chien : elle commence par l’humain.

Comprendre ses propres réactions, émotions et croyances est un préalable incontournable pour guider son chien avec cohérence et bienveillance.

Effectivement nos états intérieurs influencent directement nos interactions.

Une relation à co-construire

Un chien perçoit le stress, la frustration ou la sérénité de son humain.

En prenant conscience de cela, on devient capable d’ajuster ses attitudes pour créer une véritable relation de confiance.

En résumé

L’éducation canine ne se résume pas à des techniques : c’est une aventure relationnelle qui commence par soi-même.

Observer, écouter, ressentir… autant d’étapes clés pour bâtir une complicité durable avec son compagnon à quatre pattes.

Les émotions invisibles qui influencent tout

Un chien ressent nos tensions, nos doutes et nos impatiences avant même que nous en ayons conscience.

Ainsi, chaque émotion devient une information : le stress peut le rendre anxieux, la frustration freiner son apprentissage et une posture hésitante l’empêcher de comprendre ce qu’on attend de lui.

Les croyances qui façonnent la relation

Par ailleurs, beaucoup de clients abordent l’éducation canine avec des idées reçues :

• – Il sait qu’il a fait des bêtises, regarde sa tête !
• – Un chien doit se soumettre à son maître
• – Il faut le punir immédiatement sinon il ne comprendra pas
• – Il est têtu, il n’apprendra pas
• – Il me teste exprès

Autant de pensées qui enferment humain et chien dans des schémas erronés.

Un chien ne manipule pas, il s’adapte.

Donc quand son comportement semble problématique, il exprime souvent un besoin incompris.

Mon approche ?

En ce qui me concerne, mon rôle va au-delà du lien avec le chien : j’accompagne surtout son humain à mieux comprendre comment ses émotions et croyances influencent leur dynamique.

Et c’est là toute la différence : quand une personne ajuste son énergie et sa posture mentale, la relation avec son chien évolue instantanément.

Une confidence

Je vais vous faire une confidence : les thérapies que j’ai pu faire dans ma vie me sont d’une grande aide pour comprendre mes clients.

Elles m’ont appris à écouter au-delà des mots, à percevoir les véritables blocages et à accompagner chaque client vers une meilleure relation avec son chien.

Une introspection comme point de départ

L’éducation canine ne commence pas par le chien mais par une introspection humaine. Surprenant non ?

Accompagner le deuil animalier

Lors d’une promenade avec un Chihuahua…

— « Oh qu’il est adorable ! » s’exclame une femme en croisant notre chemin.
Je souris. [Tiens, encore une amoureuse des chiens.]

— « J’ai eu un Boxer adopté en refuge, il avait deux ans… Il est resté avec moi jusqu’à ses 17 ans. »
— « Quelle belle longévité ! » lui répondis-je [et surtout, quelle belle preuve d’amour…]
— « Merci… » dit-elle doucement.

C’est à ce moment-là que ses yeux se sont embués. [Je sens que quelque chose s’ouvre]

— Depuis quand est-il parti ? lui demandai-je, doucement.
— Cela fait cinq ans.

— Vraiment désolée…

Je prends un instant [je veux lui faire sentir que je comprends, sans banaliser]

— Les gens ne comprennent pas toujours… Ils disent : “Ce n’était qu’un animal, tu n’as qu’à en prendre un autre.”

Ses mots me touchent. [Quelle violence dans cette remarque.]

— Ce genre de phrases blessent, je vous comprends. Ce n’est pas juste une absence, c’est un lien unique que vous avez perdu.
— Exactement… Je n’arrive pas à en reprendre un autre.
— Peut-être parce que vous n’êtes pas encore prête ?

Elle hoche la tête[elle a besoin qu’on valide ce qu’elle ressent, pas qu’on la pousse à “tourner la page”]

— Vous êtes encore en train de traverser ce deuil. Et chaque deuil est différent. Il n’a pas de durée prescrite.

Je la vois se détendre [elle se enfin comprise]

— Il existe des coachs spécialisés dans le deuil animalier. C’est un accompagnement précieux, si jamais…
— Oh, je ne savais pas…

— Je peux vous donner quelques contacts fiables si vous le souhaitez ?
— Oui, volontiers.

Je lui transmets le lien d’un site [je sens que ça pourrait vraiment l’aider]

Au moment de se quitter, elle me regarde avec un léger sourire, les yeux plus clairs.
[il y avait une lueur d’espoir dans son regard]

Et à ceux qui jugent sans comprendre, j’aimerais dire ceci :

Non, son loulou n’était pas “juste un animal”, c’était un ami, un confident, un membre de sa famille.

À ce titre, cette femme mérite tout notre respect et notre considération.

Quand les chiens se rencontrent… et leurs humains aussi

En 2024, j’ai eu l’idée d’organiser une rencontre entre deux chiots et deux chiens adultes.

Avant cela, il m’a fallu sélectionner les participants parmi tous les compagnons à quatre pattes dont j’avais fait la connaissance en tenant compte de :

• – leur taille
• – leur âge
• – leur sexe
• – leur état de santé
• – leur personnalité

Contre toute attente, deux anciens clients ont répondu présents, accompagnés de deux autres que j’accompagnais à ce moment-là.

Tout était prévu : la date, les chiens et même la météo s’annonçait clémente.

Pourtant, la veille de l’événement, l’un des chiots a dû se désister pour cause de maladie.

Une déception sur le moment, certes, mais j’ai tout de même choisi de maintenir la rencontre.

Et j’ai bien fait ! Les chiens se sont parfaitement entendus, leurs humains aussi, et nous avons partagé un moment si agréable qu’il était difficile de se quitter.

L’expérience s’est révélée concluante et, depuis, je l’ai renouvelée avec encore plus de préparation : en posant des questions, en partageant des informations et en intégrant un jeu.

Ce jour-là, j’ai ressenti une immense satisfaction en voyant ce lien se créer.

À cet instant, j’ai réalisé que ce que je faisais avait une véritable portée et que j’étais exactement là où je devais être.

Mon métier : accompagner les chiens et les chats mais pas seulement

Alors pourquoi ai-je choisi cette voie ?

En réalité, c’est elle qui s’est révélée à moi un jour de Noël, lorsque j’ai allumé mon ordinateur.

L’histoire serait trop longue à raconter mais ce choix s’est imposé comme une évidence — et heureusement !

Depuis lors, cette passion occupe une place centrale dans ma vie.

Toutefois, elle prend tout son sens grâce aux humains qui partagent leur quotidien avec ces poilus.

En effet, sans eux, cette aventure n’existerait tout simplement pas.

Et chaque fois que j’arrive à un rendez-vous, mon cœur bat la chamade.

Les annulations de dernière minute : un impact souvent sous-estimé

Des annulations fréquentes et coûteuses

En moyenne, un rendez-vous par semaine est annulé le jour même (parfois deux en cas de soucis familiaux, de décès d’une grand-mère ou sans raison particulière).

A première vue, pour un client, manquer un rendez-vous peut sembler anodin.

Quand une annulation devient une perte réelle

Cependant, pour un éducateur canin comportementaliste, cela représente bien plus qu’un créneau vide.

Elle implique du temps de préparation gâché, une organisation perturbée et souvent plus de 5 heures de travail perdues par semaine.

Ce chiffre, en apparence anecdotique, devient vite significatif à l’échelle d’un mois ou d’une année.

Valoriser le temps pour mieux respecter la relation

L’enjeu va au-delà de l’organisation, il s’agit de reconnaître la valeur du temps, de l’engagement et de la relation de confiance entre l’éducateur canin et ses clients.

En cas de force majeure, un rendez-vous manqué peut tout à fait être compris.

Toutefois, lorsqu’une indisponibilité est prévisible, un simple appel ou SMS envoyé le plus tôt possible est une marque de politesse précieuse.

Ce petit geste permet aussi de réorganiser un rendez-vous en attente ou de répondre à une urgence.

Et si, par oubli, le client n’a pas pu prévenir à temps, présenter ses excuses — par téléphone ou par message — sera toujours apprécié.

Un immense merci à celles et ceux qui font preuve de compréhension et de courtoisie : leur respect du planning contribue directement à des conditions de travail sereines et efficaces.

En fin de compte, à compter de maintenant, un règlement en ligne via la plateforme Planipets est requis avant chaque rendez-vous.

Christine Malenfant éducateur canin comportementaliste coach animalier